Sciatique

La sciatique, également appelée névralgie du nerf sciatique, fait partie des troubles musculosquelettiques répertoriés dans les tableaux 97 et 98 des maladies professionnelles.

La sciatique correspond à la compression et à l'inflammation du nerf sciatique qui naît des racines rachidiennes de L4, L5 et S1. Elle peut être confondue avec la cruralgie qui correspond à l'inflammation du nerf crural (ou nerf fémoral). 

L'inflammation du nerf sciatique est souvent la conséquence d'une compression neurale due, soit à de l'arthrose, soit à une hernie discale (95% des sciatiques).

La sciatique se manifeste par des douleurs intenses dans la fesse, à l'arrière de la cuisse et de la jambe et au niveau du pied, souvent accompagnées de douleurs du bas du dos. Ces douleurs peuvent également être accompagnées de paresthésies (picotements, fourmillements, engourdissements). 

Découvrez comment reconnaître les symptômes d'une sciatique, comprenez ses causes et explorez les traitements et exercices de rééducation efficaces pour soulager vos douleurs et prévenir les récidives. 

Le nerf sciatique provient des racines rachidiennes L4, L5 et S1 qui se réunissent pour quitter le pelvis par la grande échancrure sciatique en passant sous le muscle piriforme. Il chemine ensuite dans la loge postérieure de la cuisse, entre les muscles ischio-jambiers, jusqu'au creux poplité, où il se divise en 2 branches : le nerf tibial et le nerf fibulaire.

Au niveau du genou, le nerf fibulaire (ou nerf sciatique poplité externe) peut être comprimé contre la face latérale du col de la fibula. On parle alors de compression du nerf sciatique poplité externe.

Le nerf sciatique est un nerf mixte constitué de fibres :

• Sensitives qui fournissent la sensibilité de la face postéro-latérale de la cuisse et de la jambe ainsi que la sensibilité de l’ensemble du pied.
• Motrices qui innervent les muscles de la loge postérieure de la cuisse et les muscles de la jambe et du pied. Le nerf sciatique permet les mouvements d’extension de la cuisse, la flexion de la jambe ainsi que le contrôle des mouvements du pied.

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La sciatique résulte généralement d'une compression du nerf sciatique qui peut être provoquée par :

• Hernie discale : le disque intervertébral, situé entre chaque vertèbre, sert d'amortisseur. Avec le vieillissement, à la suite de traumatismes ou selon les contraintes mécaniques, le disque peut se fragiliser. Une partie du disque peut alors déborder dans le canal rachidien et comprimer les racines du nerf sciatique ou de moelle épinière, provoquant ainsi une hernie discale.
• Traumatismes : un choc direct sur la colonne vertébrale, une chute ou un accident peut provoquer une compression et une inflammation du nerf sciatique. 
• Arthrose : la détérioration des articulations provoque un rétrécissement de l'espace où passent les nerfs, augmentant ainsi le risque de compression du nerf sciatique. 
• Sténose lombaire : le rétrécissement du canal rachidien lombaire peut entraîner une augmentation de la pression sur la moelle épinière et sur les nerfs sciatiques, provoquant ainsi une sciatique. 
• Tumeurs ou infections : certaines tumeurs ou infections dans la région lombaire peuvent exercer une pression sur le nerf sciatique. 
• Syndrome du piriforme : le muscle piriforme, situé au niveau de la fesse, peut comprimer le nerf sciatique lorsqu'il est contracté ou enflammé. 
• Spondylolisthésis : le glissement d'une vertèbre sur l'autre peut également pincer le nerf sciatique. 

Les principaux facteurs favorisant l'apparition de ce trouble musculosquelettique sont : 

• Le port de charges lourdes
• Les mouvements de torsion du rachis
• Les postures en étant penché en avant
• La station assise prolongée
• Le manque d’activité et la sédentarité
• L'intensification des entraînements ou la reprise d’une activité physique
• Les vibrations notamment liées à la conduite de véhicules et d'engins
• Les chocs et les traumatismes

Sur le plan professionnel, les secteurs les plus touchés par ce trouble musculosquelettique sont : le bâtiment et les travaux publics, l'industrie, le transport et le déménagement, la mécanique et l’industrie automobile, la propreté, le médical, le métier d’hôtesse de caisse, le secrétariat ou encore le travail de bureau.  

Sur le plan extra professionnel, les activités pouvant être à l’origine de ce trouble musculosquelettique sont : les sports de raquette, la course à pied, l’équitation, la musculation et le crossfit, les sports de combat, le volley, le basket, le football, le VTT ou encore le bricolage et le jardinage.  

Les symptômes de la sciatique varient selon la gravité de la compression du nerf sciatique, mais les plus courants incluent : 

• Des douleurs aiguës localisées dans le bas du dos, au niveau des lombaires, dans la fesse et le long de la face postéro-latérale de la cuisse qui descendent jusqu'à la jambe et le pied. Ces douleurs suivent le trajet du nerf sciatique et peuvent être intenses. 
• Des paresthésies (picotements, fourmillements, engourdissements et/ou inconforts) ressenties le long du trajet du nerf sciatique, particulièrement dans la face postérieure de la cuisse, de la jambe et dans l'ensemble du pied.
• Une perte de sensibilité de la face postérieure de la cuisse, de la jambe et du pied, selon l'importance de la compression du nerf sciatique. 

• Des troubles moteurs qui se manifestent par une faiblesse de la jambe affectée, une atrophie musculaire de la loge postérieure de la cuisse et de la jambe, une incapacité à fléchir la jambe, à courir, à se tenir sur la pointe des pieds ou sur les talons. Il est également possible de retrouver une abolition du réflexe achilléen et du réflexe cutanéo-plantaire ou encore des troubles vasomoteurs.

Ces symptômes apparaissent souvent brutalement lors de l’effort et peuvent être permanents, persistants au repos et parfois même nocturnes. Ils peuvent être aggravés par le mouvement, la toux, les éternuements, les efforts physiques, les vibrations ou le fait de se pencher en avant. Une douleur peut également être ressentie lors de la percussion des vertèbres L4, L5 et S1.

Dans les formes graves, la compression du nerf sciatique peut entraîner une paralysie partielle ou totale du membre inférieur. En cas d'hernie discale centrale, l'atteinte peut également être bilatérale. 

Le traitement de la sciatique dépend de la sévérité, des circonstances d’apparition et de la cause de ce trouble musculosquelettique. 

Généralement, lors de la phase aigüe, la prise en charge de la sciatique passe par l’arrêt des activités à l’origine des contraintes nerveuses.

Après consultation avec votre médecin, la mise en place d’un traitement à base d’anti-inflammatoires et d’antalgiques permettra de soulager l’inflammation, la douleur et les paresthésies. En cas de persistance des symptômes, des infiltrations ou des injections sont parfois pratiquées.  

La réalisation d'examens complémentaires tels que une IRM, un scanner ou un EMG permettra de renforcer le diagnostic de sciatique par hernie discale.   

Enfin, dans les formes résistances ou en cas de signe de gravité, la prise en charge chirurgicale pourra être préconisée dans le but de libérer le nerf sciatique à proximité de la colonne vertébrale.

La prise en charge de la sciatique peut également être complétée par un kinésithérapeute et un ostéopathe notamment pour soulager les symptômes, mettre en place des exercices ou encore pour prévenir les récidives.